Histoire argentine : les années Ménem et la crise de 2001
Carlos Menem va gouverner l’Argentine sur une période de 10 ans, de 1989 à 1999. Il invite d’abord les Argentins à oublier leur passé en annonçant l’amnistie des militaires en poste pendant la dictature de 1976-1983, et condamnés sous le gouvernement d’Alfonsin, provoquant l’indignation de milliers d’Argentins.
D’un autre côté, l’armée connait une influence décroissante avec notamment l’abolition du service militaire obligatoire. Sur le plan économique, les décisions du Président Menem sont très éloignées de l’idéal péroniste.
Il mène une politique d’austérité et décide de la privatisation d’entreprises publiques comme la compagnie aérienne Aerolineas Argentinas ou Entel (téléphone) en œuvrant au rapprochement du pays avec les Etats-Unis. Menem veut également donner un visage moderne au pays et adhère au Mercosur, union douanière entre le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay.
Après un succès initial prometteur, la rationalisation de l’économie et l’ultralibéralisme prodigué par Menem montre ses limites. La parité de la monnaie argentine et du dollar pèse lourdement sur la circulation de l’argent et le fossé entre les riches et les pauvres s’est considérablement creusé en dix ans.
Le pays n’est plus compétitif sur le plan extérieur et c’est en décembre 2001 que la situation explose suite au refus du FMI de reconduire un prêt de plus d’un milliard de dollars. Fernando de la Rua qui a succédé à Menem démissionne. Le pays est plongé dans une crise économique sans précédent qui conduit à l’effondrement du système bancaire, provoquant des faillites massives et de nombreux licenciements.