Histoire de l’Argentine : les fondateurs de l’ère coloniale
La Conquista espagnole eut à affronter de nombreux groupes autochtones avant d’imposer sa domination.
Dans le Nord-Ouest, entre l’actuelle province de Salta et San Juan vivaient les indiens Diaguites. Les Guaranis et les Querandis étaient situés sur les pourtours du Rio Parana tandis que la Patagonie était principalement le royaume des Mapuches et Tehuelches. Ces civilisations indigènes disséminées dans le pays depuis fort longtemps offrirent une belle résistance aux conquérants.
Pedro de Mendoza, parvenu sur les bords du Rio Parana en 1536, en fit les frais. S’il fonda le 3 février de cette année la ville Santa Maria de Buenos Aires, les premiers habitants de cette colonie furent vite exterminés. Les conquérants se replient alors sur le Paraguay et fondent en 1537 le port d’Asuncion.
Ce n’est qu’en 1580 que Juan de Garay, un commandant espagnol fonde pour la seconde fois la ville de Buenos Aires. D’autres villes comme Tucuman (1571), Cordoba (1573) et La Rioja (1591) avaient déjà commencé leur essor. Par ailleurs, Charles Quint avait décrété que les deux villes principales du nouveau continent étaient Mexico et Lima (1535), devenue d’ailleurs le siège de la vice-royauté. Cette proximité avec le Pérou a favorisé les échanges économiques entre les deux nations et a surtout profité pendant plus d’un siècle au Nord-Ouest Argentin. Ceci peut expliquer les rapports difficiles que Buenos Aires a entretenu par la suite avec cette région et le centre du Pays.
En ce qui concerne l’exploitation de la terre, le système qui prévaut au début de la colonisation est l’encomienda. La couronne octroyait à certains espagnols le droit de cultiver les terres en utilisant les services des indiens. Ceux-ci devaient payer un tribut aux conquérants en échange de quoi ceux-ci leur apprenaient l’espagnol et la religion catholique. Par la suite, avec la disparition progressive des indiens, ce système a cédé la place aux haciendas, grandes exploitations agricoles, et aux estancias spécialisées dans l’élevage du bétail. On sait aujourd’hui le rôle primordial que ces deux éléments ont joué dans l’économie argentine.
Pendant presque 150 ans, jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, l’Argentine vivra sous la domination de la vice-royauté de Lima. C’est en 1776 que Charles III décide la création de la vice-royauté du Rio de la Plata. Buenos Aires en devient la capitale. L’essor économique et social des territoires sud-américains conduit à un désir d’autonomie de plus en plus fort vis-à-vis de la couronne d’Espagne. C’est ce début d’émancipation qui conduit petit à petit aux premières velléités d’indépendance.