Les étapes de la formation de l’Etat argentin
Bien qu’unies en théorie, les provinces sont en proie à de nombreuses luttes intestines et ce pendant 13 ans. Un homme à la personnalité hors du commun essaya de mettre en place un système inspiré de la constitution des Etats-Unis.
Il s’agit de Bernardino Rivadavia, président d’une république justement sans constitution, qui proposa en 1826 un texte fédérateur destiné à unifier les différentes provinces en centralisant le pouvoir à Buenos Aires. Il se heurta à l’opposition des gouverneurs de province qui y voyaient une limitation de leur pouvoir sur les régions qu’ils administraient.
La constitution mourra dans les limbes et c’est un grand propriétaire terrien de la région de Buenos Aires, Juan Manuel De Rosas qui prendra les rênes du pouvoir en 1829.
Ce caudillo (nom des gouverneurs provinciaux) va imposer la concentration des pouvoirs sur Buenos Aires en employant la manière forte. Supprimant la liberté de la presse, il met en place une véritable dictature faisant la chasse aux intellectuels du pays.
Par ailleurs, les marchandises importées sont désormais acheminées via la capitale et les actions militaires de répression dans les provinces se multiplient mettant à mal les finances publiques. Un mécontentement grandissant s’empare des provinces. C’est celle d’Entre Rios dirigée par Justo Josué de Urquiza qui est la plus active. Réussissant à s’allier d’autres provinces et l’aide du Brésil et de l’Uruguay, Urquiza réussit à destituer Rosas le 3 février 1852. C’est le début d’une nouvelle page d’histoire.
En 1853, une nouvelle constitution libérale, inspirée des Etats-Unis est promulguée. Elle garantit l’autonomie des provinces, le gouvernement étant garant du maintien de l’ordre et du bon fonctionnement de la république.
C’est donc Urquiza qui fut le premier président de l’Argentine. Il met en place une politique libérale, ouvrant le pays aux capitaux étrangers et favorisant le commerce extérieur et l’immigration. Une loi datant de 1867 permet à l’Etat de s’approprier les terres de la province de Rio Negro.
C’est le Général Roca alors premier ministre qui se charge de l’extermination des indiens habitant cette région de Patagonie. Cette guerre appelée « Conquête du Désert », véritable génocide, permit à l’Etat de récupérer quelques 34 millions d’hectares redistribués ensuite à 1500 colons. Quelques groupes isolés d’indiens se retirèrent dans les contreforts des Andes et c’est en 1879 qu’une paix forcée fut conclue entre les autorités argentines et les indiens.