Histoire de l’Argentine : l’âge d’or

La période qui s’annonce à partir de 1880 va être la plus prospère que l’Argentine ait connue. Les nouveaux territoires s’étendant des Andes jusqu’à la Terre de Feu permettent le développement d’une agriculture prospère.

Les plaines de la Pampa sont désormais dédiées à la culture de céréales et l’élevage d’ovins s’étend jusqu‘en Patagonie. C’est un véritable Eldorado qui se créé sur le modèle de ce qu’était la conquête de l’Ouest aux Etats-Unis. L’Argentine, en quête de population, favorise l’immigration notamment Européenne.

De nombreux immigrants, italiens et espagnols surtout, mais aussi irlandais, allemands, suisses et français viennent tenter leur chance dans ce pays à l’avenir prometteur. Cette immigration est encouragée par la constitution de 1853 et le précept selon lequel « gouverner, c’est peupler ». Il s’agit de la grande période de développement du tissu social rural et du peuplement de la région de la Pampa. Ces nouveaux venus vont édifier la mixité culturelle dont témoigne l’Argentine d’aujourd’hui. Le nombre d’habitants passe de 300 000 à 600 000 entre 1869 et 1874.

Par ailleurs, la révolution industrielle, notamment avec les chemins de fer et la navigation à vapeur, favorise l’exportation de blé, de viande bovine et ovine vers l’Europe et notamment l’Angleterre. C’est d’ailleurs ce pays qui finance en grande partie le développement des infrastructures de l’Argentine. Entre la fin du XIXème et la première guerre mondiale, cette expansion sans précédent permettra de surmonter bien des difficultés financières.

Mais, de cette période faste naît un débat sur l‘indépendance économique du pays et la nécessaire diversification du secteur industriel. Le secteur agricole quant à lui, s’il bénéficie d’une politique de marché favorable, reste concentré dans les mains de quelques grands propriétaires terriens. Le malaise social est grandissant et l’Argentine malgré sa réussite économique va traverser de nombreuses crises politiques jusqu’en 1943.