La célébration de la Pachamama en Argentine
Étroitement liée à la fertilité dans la cosmogonie des pays andins, la Pachamama représente la déesse-terre dans les cultures présentes dans l’ancien espace inca. Figure très forte chez les peuples Quechua et Aymara, elle continue d’être respectée et vénérée par l’ensemble de la population andine.
Entre Histoire et traditions
Dans la culture inca, on ne distingue pas l’espace et le temps. L’espace-temps est alors nommé « pacha » en langue quechua et aymara. Le nom de Pachamama est intimement lié à ce principe en faisant des offrandes à la terre par des sacrifices.
Lorsque les Espagnols sont arrivés sur les terres latines, le Christianisme a pris la place des croyances et la Pachamama s’est vu remplacer peu à peu par la Vierge-Marie. Néanmoins, la tradition de l’offrande persiste actuellement dans les communautés, à travers une offrande nommée Challa ou Pago.
Considérée comme un être vivant, elle est représentée par une femme enceinte aux traits indiens. Elle serait selon les croyances à la base de tout : êtres vivants, végétaux, minéraux, textile et technologie et constituerait la divinité majeure des peuples andins. Symbole d’abondance et de fertilité, il convient alors de lui faire des cadeaux pour s’attirer ses bonnes grâces.
Un rituel respecté par les communautés
Ce rituel s’organise généralement entre tous les membres du village sur un point culminant et dégagé de la ville. Ayant pour but de remercier la Terre pour les denrées qu’elle a données tout au long de l’année, on la sollicite également pour que l’année à venir soit bonne, fertile et productive.
Les habitants creusent ensemble un trou nommé « la boca » en référence à la bouche de la Terre. Ils considèrent que ce trou rejoint directement le centre du globe terrestre. Tour à tour, chacun d’eux dispose deux cigares autour de l’orifice. La fumée s’y dégageant permettrait de purifier l’air et chasser les mauvais esprits environnants.
Ensuite, chaque participant fume pour prouver qu’il est sain et dépose dans le trou de l’eau bénite. De même, chacun entrepose dans le trou toutes sortes d’offrandes : feuilles de coca, fœtus de lamas, céréales et chicha (bière à base de maïs). L’alcool étant considéré dans les pratiques incas comme une denrée pour s’amuser et profiter de la vie grâce à la Terre.
Une fois tout le monde passé et tous les alcools consommés, ils y déversent une purée de maïs et referment chacun à leur tour un petit peu la Boca en priant. S’en suit enfin un long moment de partage où les hommes jouent de la musique et chantent en l’honneur de la Pachamama.
Le Festival National
Chaque année, durant la première semaine du mois d’août, les communautés andines rendent hommage à la Terre-Mère et également à Notre-Dame de Rosario. Cette année sera la vingtième édition du Festival National de la Pachamama dans le village de San Antonio de los Cobres dans le Nord-Ouest argentin. Comme le souligne le Secrétaire du Tourisme de la Province, il est important de promouvoir et de diffuser ces fêtes traditionnelles tout en se félicitant de l’inscription du Qhapaq Ñan (tronçon andin) comme un site du patrimoine mondial par l’UNESCO.
Outre la cérémonie officielle, il y est organisé de nombreuses activités : exposition d’artisanat, nourriture des communautés locales, festival de danse et de musique. Tout au long du mois d’août, San Antonio de los Cobres propose des visites de la ville pour y découvrir ses principaux sites dont le Musée d’Archéologie de Haute Montagne et participer aux rituels de la Pachamama.
Pour les amoureux des traditions et ceux souhaitant découvrir les communautés andines du Nord-Ouest de l’Argentine, contactez notre équipe pour réaliser ensemble un programme sur mesure.